Ran, le dernier grand film de samourai



De nombreux films ont été réalisés sur les samouraï mais certains sortent du lot, tels que Ran (?) est un très beau film japonais réalisé par le maître Akira Kurosawa en 1985.

Nul doute que ce film représentait pour Kurosawa un aboutissement de son oeuvre. L'histoire raconte comment au XVIe siècle, dans un Japon ravagé par la guerre, un vieux daimyo Hidetora Ichimonji est embarrassé par la proposition de deux de ses plus anciens et valeureux ennemis, devenus ses vassaux, les seigneur Fujimaki et Ayabe : chacun propose sa fille en mariage à son fils cadet Saburo ...Hidetora élude ce choix difficile en annonçant publiquement qu'après plus de cinquante ans passés à batailler, le temps lui paraît venu de laisser reposer les destriers de guerre.




A soixante-dix ans, il cède son pouvoir à ses trois fils. Il quittera le donjon du premier château, ne conservant que trente hommes pour sa garde personnelle, ainsi que le titre et l'étiquette qui s'attache au patriarche du clan. L'aîné Taro, aura la souveraineté sur la cavalerie, donc la prépondérance sur Jiro et Saburo. Ceux-ci occuperont et gèreront les terres du second et troisième château et devront assistance à Taro.

Le cadet, Saburo, estime cette décision folle et sénile et que cela finira par une lutte fratricide. Blessé, Hidetora renie et chasse l'impertinent qui se réfugie dans le fief de Fujimaki.

Les prévisions de Saburo se réalisent plus vite que prévu. Poussé par son épouse, Dame Kaede, Saburio incite son père à quitter le premier château, le dépouillant de ses pouvoirs. Sous la pression de son aîné, Jiro lui refuse l'entrée de second château. Au lieu de rejoindre Saburo, Hidetora se prend dans le piège : le troisième château où il s'est réfugié est bientôt investi par les hommes de Taro et Jiro. Au cours du carnage, Taro est assassiné par traîtrise. Hiderota pris au milieu des flammes, se retire, hagard et silecieux dans la montagne avec son fidèle conseiller Tango et son bouffon Kyoami.

En fait Kaede vous à son beau-père une haine sans limite : il a, autrefois fait massacrer toute sa famille, et elle a pour unique préoccupation la destruction de la maison Ichimongi. Elle séduit Giro et exige la tête de son épouse, Dame Sue. Mais Kurogane, lieutenant de Jiro, refuse et exécute l'intriguante...Malgré la réconciliation de Hidetora et Saburo, la Maison Ichimongi court à sa perte.

Au delà de l'oeuvre cinématographique magistrale, ce film illustre parfaitement les problèmes de succession au sein des grandes familles de samouraï, qui se terminaient le plus souvent dans le sang.

Kurosawa, sans doute le cinéaste le plus fidèle à l'esprit des samouraï signe la une oeuvre qui montre toute la dureté de la société des samouraï.