Il y a longtemps qu'on avait pas vu un bon film de sabre au cinéma. Hara-kiri, est un film japonais de Takashi Miike avec Ebizo Ichikawa, Eita, Hikari Mitsushima et Naoto Takenaka. Le film a été réalisé en 3D et en compétition à Cannes.
Au départ, il y a un roman de Yasuhiko Takigushi, dont le cinéaste Masaki Kobayashi (l'auteur de Kwaidan en 1965) réalisa en 1962 une superbe adaptation. Il fallait oser signer un remake de ce classique du cinéma japonais : Miike a relevé ce défi, et plus qu'agréablement surpris le Festival de Cannes.
L'histoire est celle d'un samouraï déchu, Hanshiro, qui, en 1617, vient frapper à la porte d'un chef de clan pour lui demander le droit d'accomplir devant lui et ses guerriers un suicide rituel. Le chef Kageyu se méfie : il a fait l'objet, quelque temps plus tôt, d'une requête analogue de la part d'un usurpateur, un jeune ronin (un samouraï sans maître) famélique nommé Motome.
Dans un second temps, Hanshiro, nouveau candidat au suicide rituel, revient à son tour sur l'histoire de Motome et son récit renverse totalement la perspective du film
Le propos n'est pas moins stupéfiant, qui atomise la culture traditionnelle des codes chevaleresques. Hara-kiri ridiculise toute la hiérarchie militaire, sa prétendue vaillance et ces pratiques périmées du XVIIe siècle. Ici, l'honneur des pauvres gens prend le pas sur celui de samouraïs figés dans des carcans moraux absurdes et inhumains.